Femme et hommes d'exceptions
Valentin Haüy
(13 novembre 1745,
Saint-Just-en-Chaussée - 19 mars 1822,
Paris)
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Aprés ses
études à Paris, Valentin Haüy devint
traducteur, puis interpréte du roi en 1783. Alors
qu'il assistait à une représentation
donnée par de jeunes aveugles en 1771 à la
Foire de Saint Ovide place Louis XV (place de la
Concorde), il est tellement choqué de l'accueil
moqueur qui leur est réservé qu'il
décide de fonder une école
spécialisée, qui se nomme de nos jours,
l'Institut national des jeunes aveugles). Il est ainsi
l'un des premiers à se soucier du devenir
socio-culturel des personnes aveugles.
Sa volonté était de permettre aux aveugles
de lire. Il créa ainsi des caractères
spéciaux : des lettres romaines de forme
ordinaire, mais de taille trés supérieure,
il s'en servit pour gaufrer des feuilles de papier
cartonné. Ce système de lettres en relief
lui permit d'enseigner la lecture, l'orthographe et le
calcul, ce qui lui valut les encouragements de
l'Académie des sciences.
Au-delá de cette volonté d'instruction, il
s'attacha à promouvoir leur insertion par le
travail. De ce fait, en 1786, l'institution des Enfants
Aveugles était née. Elle deviendra
l'Institution Royales des jeunes aveugles, puis
l'institut national des jeunes aveugles. Son objectif
était d'instruire les élèves et de
leur apprendre un travail manuel : filature, impression
typographique La consécration de son travail
intervint le 26 décembre 1786 lorsque Valentin
Haüy présenta à Versailles les
vingt-quatre pensionnaires que comptait alors
l'institution.
Sous la Révolution, l'institution fut prise en
charge par l'état, le 28 septembre 1791, et
devint l'Institut national des aveugles travailleurs,
Valentin Haüy participa activement à la vie
politique de son temps, et connut des heures difficiles
sous le Consulat. À l'appel du tsar Alexandre
Ier, il partit pour Saint-Pétersbourg en
septembre 1806, afin d'y fonder une école qu'il
devait diriger pendant onze ans. Il rentra à
Paris où on l'avait presque oublié, en
1817,
Lorsque, en 1889, Maurice de La Sizeranne créa une
association ayant pour vocation d'aider les aveugles et
les malvoyants, il lui donna nom de cet homme illustre
qui contribua grandement à l'insertion des
aveugles.
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Louis Braille
(4 janvier 1809, Coupvray - 6
janvier 1852, Coupvray)
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Intéressé trés jeune
par l'usage des outils, Louis Braille se blesse
gravement à l'œil droit, qui est
infecté, à l'âge de trois ans.
L'infection se propagea à l'œil gauche et
provoqua la cécité.
En 1819, convaincu par la nécessité d'une
bonne instruction, ses parents ont réussi
à obtenir une bourse pour son admission à
l'Institution royale des jeunes aveugles, école
fondée par Valentin Haüy.
À l'école, l'apprentissage de la lecture
sur des lettres en relief était possible
contrairement à l'écriture puisque
l'impression est faite avec des lettres cousues sur du
papier cartonné. Trés bon
éléve, Louis Braille obtient, dés
l'âge de 15 ans, des responsabilités
d'enseignement.
En 1821, Charles Barbier de La Serre présenta
à l'Institution royale des jeunes aveugles son
système de sonographie. Louis Braille se montra
intéressé par ce système qui
était une représentation des sons et non
de l'alphabet, ce qui sépara grandement
l'inventeur confirmé de l'enfant. Louis Braille
travailla avec acharnement alors à
développer son propre système. C'est ainsi
qu'en 1827, cette écriture reçoit pour la
première fois la sanction de l'expérience
: la transcription de la «grammaire des
grammaires» En 1829 parait, imprimé en
relief linéaire qui est encore l'écriture
officielle à l'institution, l'ouvrage
intitulé à Procédé pour
écrire les paroles, la musique et le plain-chant
au moyen de points, à l'usage des aveugles et
disposés pour eux. C'est le
«véritable acte de naissance du
système braille». Amélioré
par la suite, le système braille est un alphabet
calqué sur celui des voyants. Il est facile
à déchiffrer et à enseigné.
Le braille se développera assez rapidement, mais
il faudra attendre vingt-cinq ans pour qu'il soit
officiellement adopté en France. Louis Braille,
organiste aguerri, adapta son système à la
notation musicale
Dés 1835, il est contraint déalléger
son emploi du temps en raison d'une santé
déclinante, jusqu'à ce qu'il
démissionne de ses fonctions d'enseignant en
1844. Il consacra alors davantage de temps à son
travail et inaugura en 1847 la première machine
à écrire le braille.
Il succombe à une tuberculose le 6 janvier 1852.
Inhumé à Coupvray, sa dépouille
(sauf ses mains) sera transférée un
siècle plus tard au Panthéon.
Louis Braille a largement contribué à
rendre la culture accessible à ses pairs en
mettant au point cet ingénieux système de
lecture tactile à points saillants
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Guilly d'Herbemont
(25 juin 1888, Bruxelles - 28
février 1980, Mouzay)
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Musicienne et écrivaine, Guilly d'Herbemont s'est
installée à Paris oú elle eut
l'occasion de découvrir que les aveugles
étaient de plus en plus menacés par la
motorisation des transports. Vivant Boulevard de
Courcelles à Paris, prés d'un foyer pour
aveugles, situé rue Daru, elle avait en effet
l'occasion d'observer les dangers inhérents
à leurs déplacements dans les rues qui ne
disposaient, alors, que de trés peu de feux de
croisement et de passages protégés. Ainsi,
tourmentée par cette problèmatique, elle
se persuada de l'absolue nécessité de
munir les aveugles d'un objet distinctif.
Inspirée par les bétons blancs
utilisés par les agents de circulation, elle a eu
alors l'ingénieuse idée de créer la
canne blanche. En munissant les personnes aveugles de
cet outil, elle souhaitait qu'ils puissent signaler aux
automobilistes leur présence. C'est pourquoi, en
1930, elle conduisit une campagne en faveur de la
reconnaissance de la canne blanche en écrivant un
courrier au Directeur du quotidien à
L'écho de Paris. Ce courrier, publié dans
les colonnes du quotidien, aura un grand retentissement
auprés de l'opinion publique et alerta le
préfet de police et le directeur de la police
municipale.
L'idée fit rapidement son chemin et son adoption
fut acquise tout comme son officialisation, à la
suite d'un référendum organisé
à l'Hôpital Quinze-Vingts.
Le 7 février 1931, au Cercle de l'Union
interalliée, en présence de plusieurs
ministres, elle remit symboliquement deux cannes
blanches, l'une au président des aveugles de
guerre, l'autre à une aveugle civile, les deux
premières d'une série de 5 000 qui furent
par la suite distribuées gratuitement sur ses
fonds propres.
En seulement 18 mois, la canne blanche conquerra l'Europe
et les Etats-Unis.
Son action auprés des personnes aveugles ne
s'arrêta pas là puisqu'elle s'employa
à les distraire en organisant, par exemple, le 11
juin 1933, Salle Pelyel, un spectacle suivi par 3000
aveugles et qui réunissait les grandes vedettes
de l'époque.
Son ingéniosité, sa détermination,
sa persévérance, ses qualités
d'organisatrice, son opiniâtreté et sa
générosité font de Guilly
d'Herbemont, Officier de l'Ordre de la Légion
d'Honneur, une femme d'exception.
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